Sacré romantisme

Vendredi après-midi, après une matinée où j'ai essayé tant bien que mal de ne pas y penser, de me plonger gaiement dans mon Bonheur des Dames zolacien, pour oublier... j'ai donc passé mon si redouté oral du bac de français. Le stress qui commence à monter une demi-heure avant, moi qui me triture les mains, les doigts dans tous les sens, qui shoote dans un poteau, et qui refuse de nommer ce phénomène "stress", parce que non, je ne suis pas stressée!^^
L'attente est rude, parce que comme ils adorent jouer avec nos nerfs à l'Education Nationale, ils nous convoquent tous à 14h, et en fait, on peut très bien passer à 18h... Alors, j'ai eu le temps de revoir des gens, des amis, de discuter, et de croiser le regard d'un charmant jeune homme aussi, adorable Dimitri, visiblement aussi stressé que moi, et à qui j'ai adressé quelques mots pour le détendre un peu.

Puis, vient le moment tant attendu: l'examinatrice qui ouvre la porte, et m'appelle, une fois, deux fois. Oups c'est moi, il faudrait peut-être que j'y aille! Je suis donc interrogée sur Namouna de Musset, comme un préssentiment. Vous analyserez l'originalité de cette réécriture du mythe de Don Juan. Inutile de préciser que j'étais absente lorsque ce texte a été étudié en classe, voyage en Chine oblige, mais je m'en sors bien quand même. La gentille examinatrice a l'air de trouver cela très intéressant...jusqu'au moment fatidique de l'entretien. Voilà-t-il pas que ma toujours  très sympathique examinatrice commence à m'interroger sur le romantisme; et moi de lui parler du fameux malaise romantique, de la mélancolie, des couchers de soleil, allant jusqu'au fantastique, et à la condamnation de la société bourgeoise, mais oubliant au passage tout de la théorie du surhomme de Nietzsche et de sa volonté de puissance et de domination égoiste... Je m'écroule, et la madame fonce dans la brèche, me demandant si oui ou non j'avais fait une fiche sur le romantisme parce que visiblement... Je tente de me rattrapper tant bien que mal, mais la madame préfère couper court à l'entretien. Elle aura quand même eu la gentillesse de m'indiquer en sortant que c'était bien quand même, et que je n'avais pas à m'en faire plus que ça. M'enfin bon. Je pouvais faire mieux ce jour-là.

Sentiment mitigé donc. Mais soulagée également.